Bonjour à tous !
Cela fait quelques mois que j’observe un débat, quelque peu désagréable, dans les commentaires de mes réseaux sociaux. Les puristes du graffiti attaquent les amateurs de grandes fresques murales et les amateurs de fresques dénigrent les œuvres des graffeurs en disant que ce n’est pas de l’art !
Je vais donc essayer calmement de remettre « l’église au milieu du village ». Les grandes fresques que l’on admire aujourd’hui sont pour la plupart réalisées par d’anciens graffeurs ! Oui vous avez bien lu, ceci n’est pas une plaisanterie. Le duo espagnol PichiAvo, Astro, les artistes Vinie Graffiti et LulaGoce ont tous commencé par « graffer » des murs dans les rues de leurs villes avant de s’attaquer à d’immenses formats. D’ailleurs certains d’entre-deux continuent à s’amuser dans la rue de temps à autre. Le graffiti est en fait un socle créatif et dynamique d’où émergeront de nouvelles œuvres et de nouveaux univers dans les années à venir.
Certains graffeurs aiment à rester dans la rue ; leur signature est soit leur blaze, soit un « character » – personnage- qu’ils déclinent au gré des envies ou encore une magnifique composition. D’ailleurs sans ces artistes de rue beaucoup de parcours Street Art seraient trop linéaires. Ils ponctuent les visites, attirent notre œil avec leurs couleurs, nous font sourire voire réfléchir avec leurs messages engagés ou légers. Quand j’entends la Mairie de Paris qui veut faire la guerre aux graffs parce que c’est « sale », mon sang ne fait qu’un tour ! Et quand je lis ça dans les commentaires de mes posts, je ne vous dis pas !!! De la peinture fraîche serait donc plus sale que les immondices qui jonchent les rues de la capitale ?
Si je défends avec ardeur les graffeurs, c’est aussi une certaine façon de défendre un univers plein d’imagination qui nous éloigne d’un quotidien parfois morose. C’est aussi une porte ouverte vers la liberté d’expression. Les revendications sur les murs des villes ne datent pas d’hier ! Les romains exprimaient déjà leur mécontentement au charbon sur les pieds des statues grecques à Rome… En fait l’Art de rue – Street Art - est un tout ; l’expression de celui-ci peut aller du simple tag jusqu’à la fresque monumentale il n’en reste pas moins que cela reste une pratique artistique et un mode d’expression libre.
Voilà, je pense que vous avez compris. J’aime dans son ensemble cet univers qui offre beaucoup plus qu’on ne peut l’imaginer… alors s’il vous plait arrêtez de vous jeter des pierres sur les réseaux sociaux car il est tout à fait normal que l’on soit plus sensible à une forme d’art qu’à une autre… reconnaissez juste que sans art de rue et sans culture accessible à tous, le monde urbain serait beaucoup plus triste!
Les graffeurs locaux : les grands oubliés des parcours Street Art !
Certaines villes souhaitent revitaliser leur tourisme en créant des musées à ciel ouvert. Dans le désir de faire du beau elles en oublient souvent leurs artistes qui travaillent dans l’ombre. Leurs travaux ne sont jamais localisés sur les plans ou pdf fournis pour découvrir les œuvres ! Boulevard Paris 13 par exemple, ne serait qu’une succession de fresques murales avec de grands temps morts pendant la promenade sans les pochoirs de C215, le Nourf de Pimax, les animaux de Lelong ou encore un mur de graffitis en hommage à Vaughn Bodé. Ces artistes contribuent également à faire la renommée internationale du 13ème arrondissement comme temple du Street Art;-)
Un autre exemple frappant est celui de Bayonne ! Très haut lieu du Street Art où l’on retrouve une impressionnante concentration d’artistes de renommée internationale. Le plan des lieux, réalisé par l’organisateur du Festival Points de vue, ne fait en aucun cas état des artistes locaux. Et pourtant lors de mon passage les visages du graffeur Exist n’ont eu de cesse de ponctuer ma balade. Jusqu’au moment où par un pur hasard je suis tombée sur lui sur un pont. Une jolie rencontre et une belle discussion autour de l’art urbain.
Le constat est le même à l’étranger. À Vitoria-Gasteiz, capitale du pays basque espagnol, où les habitants ont participé eux-mêmes à la réalisation de grandes fresques au cœur de la cité médiévale. Rien de nous dit que les pourtours de la ville sont un immense musée du graffiti à ciel ouvert et quand je dis musée je ne mâche pas mes mots. A lui seul le graffeur Kapone a bien dû réaliser une centaine d’œuvres ! Qui plus est il fait preuve d’une imagination débordante !
Vous l’aurez compris, le graffiti, tout comme les artistes locaux sont malmenés et ils méritent que l’on s’arrête devant leurs travaux comme devant une œuvre monumentale. Pensez-y lors de vos prochaines balades.Toutes les formes d’art urbain sont liées et forment un univers artistique global où coexistent talents locaux et internationaux.
Exclusivité Newsletter !
C’est l’expérience Street Art la plus étrange qu’il m’ait été donné de vivre. Découvrir du Street Art dans un temple de la consommation. Deux univers diamétralement opposés qui se rejoignent au Clos du Chêne, un centre commercial en région parisienne. J’ai trouvé ça tellement bizarre que je ne sais même pas par où commencer mon article ! Même le « direct » prévu sur Facebook n’a pas fonctionné ! Alors voilà je partage avec vous la vidéo faite sur place dans les conditions du live ( elle est accessible sur mon espace YouTube, puisqu’il est impossible pour le moment d’importer une vidéo dans la newsletter). Et j’attends votre retour et votre sentiment sur les lieux. Je suis certaine que vos observations m’aideront à mieux aiguiller l’axe de cet article en préparation ;-)
Bientôt sur le blog :
Pour continuer à mettre à l’honneur le graffiti ; je ferais une incursion dans le plus haut lieu du graffiti Barcelonais. Mais bien évidemment, si le temps le permet, je vous prévois aussi de nouvelles découvertes de fresques murales monumentales. Et s’il pleut des cordes jusqu’à la prochaine newsletter, je ne manquerai pas de vous écrire quelques critiques de livres sur le Street Art… Il y en a de plus en plus ! Mais tous ne se valent pas !
Ça y est, vous êtes arrivés à la fin de cette seconde Newsletter. Et j’espère sincèrement que vous aurez trouvé une information à votre goût ! Pour la prochaine, je me concentrerai sur ces lieux éphémères dont les artistes raffolent ;-)
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une fin d’hiver bien au chaud et d’être en forme pour profiter de ce printemps qui s’annoncent réellement déconfiné !
À très bientôt pour de nouvelles aventures Street Art ;-)
Séverine
Bonjour,
Merci pour toutes ces précieuses informations.... Je suis fan depuis peu de street Art! et de tout les street Art! Collage, peinture, lego, poèmes, graff.... Je redécouvre des villes, je flâne, je rêve.... Je dis merci à tous ces artistes, connus ou pas! qui nous permettent de nous évader dans un autre monde.... Merci à vous Sévérine pour toutes ces découvertes.... Fabioudu11